Tout savoir sur la démolition d’un bâtiment amianté
Malgré une interdiction d’utilisation de l’amiante dans la construction depuis une vingtaine d’années, ce matériau est toujours présent autour de nous. Certains bâtiments ou équipements techniques présentent toujours un niveau élevé d’exposition à cette fibre. Hautement cancérigène, l’amiante est à manipuler uniquement par les professionnels, notamment en cas de travaux ou de démolition.
Les éléments d’une construction susceptibles de contenir de l’amiante
Les habitations construites avant 1997 sont les plus susceptibles à renfermer de l’amiante. D’ailleurs, on retrouve cette fibre toxique dans plusieurs éléments comme :
- Les plaques de fibrociment ;
- Les ardoises ;
- Les peintures ;
- Les enduits de façade ;
- Les mastics de menuiserie ;
- Les canalisations d’eaux pluviales ;
- Les colles sous carrelage et faïence ;
- Les dalles vinyle-amiante ;
- Les joints de chaudières et calorifuges ;
- Certains plâtres.
Ces matériaux sont d’ailleurs catégorisés en trois groupes, selon le Code de la santé publique :
- Liste A, qui réunit les flocages, les faux plafonds et les calorifugeages ;
- Liste B, pour les planchers et plafonds, parois verticales intérieures, conduits, canalisations et équipements intérieurs et les éléments extérieurs ;
- Liste C, qui regroupe tout ce qui est toiture et étanchéité, façades, parois verticales extérieures et enduits, plafonds et faux-plafonds, revêtements de sol et de mur, conduits, canalisations et équipements, ascenseurs et monte-charge, installations industrielles, équipements divers et autres coffrages perdus.
Lorsqu’il est question de faire des travaux sur un bâtiment ancien, voire pour une démolition, il est toujours plus judicieux de prendre des précautions sur une éventuelle exposition à l’amiante-ciment.
Le repérage amiante avant les travaux
Pour une intervention d’un professionnel chez un particulier, propriétaire ou locataire, ce dernier a la qualité de donneur d’ordre. Ce statut se traduit par un engagement de sa responsabilité pénale, et est donc tenu à l’application des diverses réglementations en vigueur concernant l’amiante.
Ainsi, en cas de démolition, un repérage en Liste C est obligatoire, que le logement soit un bâtiment ou une maison individuelle. En effet, les produits et matériaux diagnostiqués sont beaucoup plus nombreux que lors d’un diagnostic avant-vente.
Cela signifie que dès qu’un particulier demande une intervention de travaux sur un bâtiment construit avant le 1er juillet 1997, il est obligé de faire identifier les produits, matériaux et articles susceptibles de contenir de l’amiante. Cette procédure est à effectuer avant le commencement des travaux, par un diagnostiqueur appelé « opérateur de repérage ». Ce professionnel devrait être titulaire d’une certification délivrée par un organisme agréé par le comité français d’accréditation (COFRAC). Pour ce faire, cet expert procède à une recherche de matériaux ou produits, mentionnés dans la liste C. Il définit les zones avec des similitudes d’ouvrage pour réduire le nombre de prélèvements, mentionne si certaines parties sont inaccessibles. Il peut même recommander des recherches supplémentaires entre les différentes étapes de la démolition.
Par ailleurs, s’il constate d’autres matériaux, susceptibles de contenir de l’amiante, il doit effectuer des prélèvements au même titre que les éléments contenus dans la liste C.
À l’issue de ce repérage, le diagnostiqueur établit un rapport sur la présence ou non d’amiante pour chaque matériau et produit analysé.
Le désamiantage
Avant de procéder à la démolition d’un logement amianté, l’intervention d’une entreprise de désamiantage est impérative. Cette opération, prévue par la loi du 1er janvier 2002, doit être effectuée par une entreprise spécialisée, titulaire d’une certification nationale ou d’une assurance professionnelle. L’agence doit intervenir dans les mois suivants l’intervention du diagnostiqueur.
Afin d’éliminer le matériau toxique, l’entreprise spécialisée procède en trois parties.
Le dépoussiérage et le confinement consistent à isoler les matériaux et produits positifs à l’amiante. Cela permet d’éviter que les fibres toxiques ne contaminent l’environnement voisin. Durant cette étape, les professionnels s’équipent d’un système respiratoire autonome, pour ne pas inhaler l’amiante. Quant au dépoussiérage, il consiste à déplacer les matériaux pour ne pas que l’amiante ne se propage dans l’air.
La seconde étape est l’enlèvement de l’amiante. Concrètement, il s’agit de démanteler puis emballer les parties contenant le matériau toxique afin d’éviter qu’il ne s’échappe. Par ailleurs, les éléments contaminés peuvent également être nettoyés pour isoler les fibres dangereuses. Le choix de la méthode dépend principalement de l’état de dégradation des éléments.
Enfin, l’entreprise termine par le nettoyage de fin et le contrôle in fine, une fois que tous les éléments sont débarrassés ou isolés. Le nettoyage de fin consiste à aspirer les poussières présentes sur le chantier. Enfin un contrôle est toujours nécessaire afin de s’assurer que la zone est totalement décontaminée.